Compte administratif, budget climatique et plan de relance

Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président Alain Bernard, chers collègues. 

Nous souhaitons vous remercier ainsi que l’ensemble des services pour le conséquent travail réalisé qui aboutit ce jour à la présentation du compte administratif 2020 et du budget climatique pour le mandat 2020-2026 reprise en annexe 5 de cette délibération.

Ce compte administratif illustre les turbulences rencontrées en 2020 par les projets métropolitains, trous d’air liés principalement à plusieurs éléments conjoncturels : renouvellement de notre Assemblée, intégration de la communauté de commune de La Haute Deûle et par-dessus tout : la COVID. On constate donc un investissement en net recul : une baisse de 96 millions d’euros de l’équipement brut (chantiers, travaux et achats d’investissement), soit moins 21,4%, avec un taux de réalisation de cet investissement de 72%. Personne n’aura l’idée évidemment de reprocher à notre Métropole le niveau de réalisation des investissements qu’elle affichera pour l’année 2020, autour de 350 millions d’euros, quand elle en annonçait 522 millions. Cependant, vous nous permettrez de nous interroger sur comment fera la MEL pour poursuivre et rattraper sa feuille de route si cette crise sanitaire venait à perdurer, comment continuer à avancer ?

Une  autre interrogation fait jour : ces retards de chantier et d’investissement seront-ils rattrapés en 2021 ? le Budget 2021 n’est que partiellement un « budget de rattrapage du temps perdu », sauf,  en matière d’aides économiques.  On s’en féliciterait d’ailleurs plus volontiers si ces aides économiques étaient conditionnées à des critères écologiques et sociaux. En effet, relativement aux critères d’attribution de ces aides, des éléments relatifs à la responsabilité sociale des entreprises sont-ils sollicités, l’existence de démarches, de certifications, de labels éco-conditionnés est-elle prise en compte?

Effectivement, notre Métropole a mis en place un budget climatique et nous nous félicitons de cette démarche et nous conviendrons avec vous que nous avançons en marchant. Il n’en reste pas moins que les critères de ce budget climatique restent incomplets. Ceux-ci sont déployés à ce jour principalement dans le cadre des politiques climat, eau et assainissement, et espace public et  c’est une analyse par commission qui nous est proposée. Pour que le budget climatique devienne un véritable outil d’aide à la décision il faudra rapidement que chaque délibération soit analysée avec cet outil, et que l’impact favorable d’une dépense ou d’un investissement ne puisse être accordé que si la délibération est dans la trajectoire de notre PCAET. Et aux côtés du budget climatique, c’est un budget genré que nous appelons de nos vœux et nous souhaitons remercier à ce sujet M ; le Vice-Président de nous avoir ouvert la porte relativement à ce budget genré que nous espérons saura être porté haut par notre collectivité.

Ce budget climatique couplé au compte administratif illustre aussi la feuille de route qui organise les 5 prochaines années de ce  mandat et qui se caractérise par un manque d’ambition pour ce qu’on appelle le monde d’après :

Quels ont été les montants engagés par notre collectivité en 2020 sur un budget d’1 milliard 9 relativement à la préservation de notre ressource en eau ? Des petits travaux sur ce réseau, pour un montant de 17,54 millions d’Euros dépensés. Et qu’en est-il de sa protection : moins d’1 million engagé. Et pour 2021 et les années suivantes ? C’est à la lecture du contrat de Relance de Transition Ecologique que nous le découvrons. Nous allons engager pour l’écologie 187,4 millions d’euros, et l’Etat, 111,2 millions. Dans l’annexe 1 à cette délibération, à l’action 5 de ce plan, qui concerne la protection de la ressource en eau aucune dépense financière n’est prévue. La seule protection des ressources en eau prévue consistera à trouver des solutions pour compenser les effets délétères de la LINO qui passera dans le périmètre des champs captant, contrevenant en ceci à 2 principes essentiels de ce CRTE qui devraient encadrer notre stratégie d’investissement : arrêter l’artificialisation des sols et protéger la ressource en eau. Pour ceux qui rêvent mi 2021 du monde d’après en regardant le film Demain, c’est un programme digne du film trafic de Jacques Tati qui nous est proposé, ce que confirme notre budget climatique qui classe la LINO en « défavorable ».

Pour toutes ces raisons, le groupe Métropole écologiste citoyenne et solidaire s’abstiendra sur cette délibération. Je vous remercie.

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer